Rencontre avec THE RAGING NATHANS

LABELS : Brassneck Records // Rad Girlfriend Records

Voilà l’interview de Josh de  The Raging Nathans, bossant également pour le label Rad Girlfriend Records.  Les réponses nous sont parvenues par mail le 9 juillet, avant que le groupe publie en stream intégral leur nouvel album.
« L’entretien » présente donc « Oppositional Defiance », troisième album du groupe.
Nous avons également échangé sur les tristes évènements qui ont inspiré le morceau mis en avant lors du premier extrait qui avait été partagé par le groupe.

Comment qualifierez-vous votre troisième album à paraître, «  Oppositional Defiance » ? Qu’est ce qu’on retrouve de différent dans celui-ci par rapport à vos albums précédents ?

« Oppositional Defiance » est mon disque préféré que nous avons fait.  C’est notre premier album que nous avons enregistré en tant que groupe de quatre musiciens.  Je pense que pour la première fois de notre existence, nous avons une formation solide et que tout se sent fortement sur la qualité de chaque chanson.  Sur cet album, l’écriture est meilleure, les batteries sont plus puissantes, les harmonies sont plus travaillées…
Je pense que nous ne faisons que grandir en tant que groupe et que nous avons moins peur de notre propre créativité en expansion.  Nous serons toujours un groupe qui joue un punk rapide, mais la différence entre cet album et les deux autres c’est que nous n’avions pas peur de commencer à nous diversifier en termes de créativité.  Je pense également que les paroles sur cet album amène l’auditeur à un endroit très particulier, sur  un ton très délibéré.

« TRAGEDY GHOULS: AN INTRODUCTION »  l’un des premiers extraits de cet album, laisse des extraits audio qui semblent être des commentaires sur la fusillade à Dayton, le 4 Août 2019, par-dessus votre musique. Peux-tu nous en dire plus sur cet incident, beaucoup moins présent dans les médias pour nous ici ?

Comme vous le savez peut-être, les États-Unis ont un sérieux problème avec les armes à feu et les fusillades de masse.  Cet incident particulier a commencé à l’endroit où Christian, notre bassiste et moi sommes employés.
On travaille tous les deux dans un bar appelé Blind Bobs. C’est dans le district de l’Oregon situé dans le centre-ville de Dayton. 
Un homme qui était dans le bar avec sa sœur, qui buvait et s’amusait, a quitté Blind Bobs et est revenu une heure plus tard sur le côté de l’immeuble où se trouve le parking et a commencé à tirer sur les gens avec un fusil automatique.
Il a traversé la rue pour se rendre dans un autre bar et a tué 9 personnes.  Il en a blessé plusieurs dizaines d’autres avant d’être tué par la police. Il a ensuite tiré sur mon collègue. S’ll s’était retourné et avait tiré sur les gens sur le patio de Blind Bobs, ou s’il était entré dans le bar de l’autre côté de la rue, il aurait pu tuer et blesser 100 personnes.  C’est vraiment horrible. Personne ne pense jamais que ce genre de chose va leur arriver jusqu’à ce que ça arrive soudainement.  C’est incroyablement triste.

Il me semble que vous habitez à Dayton, comment avez-vous vécu cette tragédie, et quels sont les messages que vous aimeriez faire passer sur le port d’arme ?

Nous étions en France quand c’est arrivé.  Nous étions en tournée avec les Dopamines qui jouaient à l’ Xtreme Fest ce jour-là.  L’expérience est irréelle.  J’ai commencé à recevoir des messages de personnes me demandant si j’allais bien.  Je ne savais pas ce qui se passait parce qu’internet sur mon téléphone ne fonctionnait pas vraiment.  J’ai appelé ma femme et elle a allumé les chaines d’infos et c’est comme ça que nous avons tous le deux découvert les évènements. J’ai passé les 12 dernières années de ma vie à travailler chez Blind Bobs, 40 heures par semaine.  Il y a un sentiment très étrange qui s’est produit en moi.  Je ne comprenais pas comment je pouvais passer autant de temps là-bas et juste arriver à être hors du pays quand quelque chose comme ça s’est produit.  C’est difficile à expliquer. Ce n’est pas la culpabilité, c’est juste que je suis incroyablement chanceux d’avoir évité cet incident grotesque, triste et terrible alors que mes collègues n’étaient pas aussi chanceux.  Tout ça était fou.  Il y avait deux semaines entières où nous étions encore en tournée après cela.  Quand je suis finalement rentré, nous avions manqué le cirque médiatique qui avait installé un camp dans le quartier…  Je traitais cette tragédie deux semaines derrière tout le monde.  Ce fut une expérience incroyablement triste et déconcertante.

Faut-il s’attendre dans les autres morceaux de votre album à ce qu’ils soient plus revendicateurs, et qu’ils traitent dans leur intégralité de problèmes sociaux, politiques… etc ?

J’ai décidé de mettre « Tragedy Ghouls » en premier sur l’album parce que je voulais donner le ton pour le reste .  Vous pouvez certainement vous attendre à une expérience plus sombre dans cet album qu’avec les deux autres.  Et c’était intentionnel.  Nos chansons sont généralement profondément personnelles et nous espérons que le public sera en mesure de relier nos expériences à la leur d’une certaine façon.  Je pense que dans une certaine mesure, le titre de l’album est un titre politique lié à ce qui se passe dans le monde d’aujourd’hui et comment je me sens à ce sujet.  La mort est un sujet récurrent dans nos chansons parce que c’est un évènement presque quotidien dans nos vies.  Ce n’est pas un album heureux.  Mais il n’a pas été conçu pour l’ être.

Quitte à donner un nom au style que vous jouez, vous préférez qu’on le qualifie de pop-punk ou de punk rock ? Qu’est ce qui est le plus cohérent selon vous ?

Personnellement, je n’aime pas le terme « pop-punk ».  Je sais que ça signifie des choses différentes pour différentes personnes, mais je l’associe personnellement avec des groupes dont je ne pense pas que leur sons puisse avoir un quelconque rapport avec le nôtre,  et  pourtant nous sommes souvent regroupés dans la catégorie « pop punk ».  Je dirais que nous sommes un groupe punk mélodique et ce serait le terme le plus précis pour nous.

A propos de la France, êtes-vous déjà venu faire des concerts ici ? et est-ce que c’est prévu dans un futur proche, bien évidemment quand l’actualité sera plus favorable à la situation ?

Oui, la France est un endroit idéal pour jouer! La dernière fois que nous y sommes allés, nous avons joué à Paris au Klub avec MSS FRNCE et CID. Nous avons aussi joué à Lille à L’imposture.  Nous avons l’intention de revenir dès que nous serions autorisés à le faire !

Pour finir sur une note plus légère, citez trois trucs que vous adorez sur cette planète, en dehors de la musique.

Les bons amis 🎉, la bonne bouffe 🍉, et les chiens 🐕 !

— Propos recueillis par Arno

LIENS VERS THE RAGING NATHANS

 

 

How would you describe your third album to be released, « Oppositional Defiance »? What’s different about this one compared to your previous albums?

Oppositional Defiance is my favorite record that we have done.  It’s our first album that we recorded as a four-piece band.  I think that for the first time in our existence we have a solidified line up that all feels strongly about the quality of each and every song.  On this album, the songwriting is better, the drums are tighter, the harmonies are better… I think that we are just growing as a band and are less afraid of our own expanding creativity.  We will always be a fast punk band, but the difference between this album and the other two is that we weren’t afraid to start branching out in terms of our creativity.  Also, I think that the lyrics on this one take the listener to a very particular place and set a very deliberate tone.

« TRAGEDY GHOULS: AN INTRODUCTION » , one of the first extracts from this album, leaves audio extracts that seem to be comments on the Dayton shooting on August 4, 2019, over your music. Can you tell us more about this incident, much less present in the media for us here?

As you may know, the United States has a serious problem with guns and mass shootings.  This particular incident began at the place that Christian, our bass player, and I am employed.  We both work at a bar called Blind Bobs. It’s in the Oregon District located in Downtown Dayton.  A man who was in the bar with his sister, who was drinking and having a good time, left Blind Bobs and returned an hour later.  He came from around the side of the building, where the parking lot is, and began shooting people with an automatic style rifle.  He worked his way across the street to another bar and killed 9 people in the process.  He wounded several dozen more before being killed by the police. He shot my co-worker. Had he turned and shot at the people on the patio of Blind Bobs, or had he got into the bar across the street, he could’ve killed and injured 100’s of people.  Its truly horrifying what happened. No body ever thinks that this type of thing will happen to them until it does.  It’s unspeakably sad.

It seems to me that you live in Dayton, how did you experience this tragedy, and what are the messages that you would like to get across the port of arms?

We were actually in France when it happened.  We were on tour with the Dopamines who were playing Xtreme Fest that day.  The experience is unreal.  I started getting text messages from people asking if I was alright.  I didn’t know what was happening because my internet on my phone wasn’t really working.  I called my wife and she turned on the news and this is how we both found out together. I spent the last 12 years of my life working at Blind Bobs, 40 hours a week.  There’s a very strange feeling that occurred within me.  I didn’t understand how I could spend so much time there and just happen to be out of the country when something like this occurred.  It’s hard to explain. It’s not guilt, it’s just, I am incredibly lucky to have avoided this grotesque, sad and awful incident while my co workers were not as fortunate.  The whole thing was insane.  There was a whole two weeks where we were still on tour after that.  When I finally got home, we had missed the media circus that had set up camp in the district…  I was processing this tragedy two weeks behind everyone else.  It was an incredibly sad and sobering experience.

Should we expect in the other tracks of your album that they will be more claimants, and that they will deal in their entirety with social, political problems … etc?

I decided to put Tragedy Ghouls first on the record because I wanted to set the tone for the rest of the album.  You can definitely expect a darker more somber experience from this record than the other two.  And that was intentional.  Our songs are usually deeply personal and we hope that the audience is able to relate our experiences to their own in some way.  I think to some extent the album title is a political one in terms of whats going on in the world today and how I feel about it.  Death is a recurring topic in our songs because it is a constant in our lives.  It’s not a happy album.  But it wasn’t designed to be.

do you prefer to call your music pop-punk or punk rock? What do you think is most Faithful?

I personally don’t like the term “pop-punk”.  I know it means different things to different people but I personally associate it with bands that I just don’t think that we sound like and we often get lumped into the “pop punk” category.  I would say that we are a melodic punk band and that would be the most accurate term for us.

have you ever come to make shows here? and is it planned in the near future, of course when the news is more favorable to the situation?

Yes, France is a great place to play! The last time we were there we played in Paris at Le Klub with MSS FRNCE and CID. We also played Lille at L’imposture.  We plan to come back just as soon as we are allowed to!

Finally, name three things you love about this planet, except music.

Good food 🍉, Good friends 🎉 and Dogs 🐕!

— Propos recueillis par Arno

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