BUGGIN – Concrete Cowboys
Avec une démo, deux Eps, et des singles distribués au compte goutte, BUGGIN a su, depuis 2019, rendre l’attente autour d’un projet plus concret et offrant une durée d’écoute plus conséquente insoutenable. Le groupe de Chicago ne débarquait jamais, jusque-là, avec beaucoup de choses à se mettre sous la dent, mais sortait de manière constante des morceaux toujours plus aboutis et toujours mieux produits.
« Concrete Cowboys » sort alors avec une hype autour de BUGGIN qui continue de s’accroitre.
« All Eyes On You » démarre après une intro expéditive nommée « Bug Slam » qui met l’accent dès ses premières secondes, sur les instruments et donc sur la production qui régale grâce à un chant (Partagé) qui n’apparaît qu’à l’occasion du premier titre cité.
Avoir un invité dès les premières secondes reste un choix original, et c’est comme si Bryanna Bennett, dont la voix apporte beaucoup au charme de Buggin, n’avait pas envie d’avoir « tous les yeux sur elle », en partageant son micro directement à l’ouverture de cet album avec son pote Jordan Moten de KHARMA, également originaire de Chicago.
L’identité de Buggin se dévoile donc totalement à partir de « Get It Out », qui nous offre gracieusement des riffs lourds et dansants, des breaks honorables et un rythme fluctuant.
Bryanna incite tout le monde à rentrer dans la danse, avec un gros sentiment d’unité et en toute humilité, comme si nous avions besoin de ça pour faire jouer nos jambes : « It don’t matter who you are, Get in the pit, just go hard”.
« Snack Run » apporte quant à elle une certaine légèreté réjouissante. Oui, Buggin étale sa rage sur certains morceaux, mais se permet aussi, dans cet album, d’afficher une stupidité de manière totalement décontractée. « Snack Run » est totalement fun, et je vous invite à regarder le clip DIY, filmé et édité par Bryanna, se déroulant dans une supérette. Car oui, le groupe a décidé de nous partager leur joie ressentie quand ils vont choper toutes sortes de gâteaux apéros dans les magasins proches de chez eux.
La disponibilité des doritos, et ouais…
Il est également intéressant de notifier que « … Poser Bulldozer » se trouvait déjà sur la démo de 2019, aux côtés d’une autre track nommée « Concrete Cowboys », dont les mots, vous l’aurez compris, ont de nouveau été choisis pour donner un nom à ce premier album.
BUGGIN n’oublie pas ses racines, s’y sent attaché, de la même manière que le groupe de Chicago démontre son affection au punk hardcore des années 80/90, ces années qu’on pourrait qualifier sans rougir d’âge d’or.
Côté influences, les guitares affichent leur amour au grand jour, et de manière encore plus décomplexée dans « Hard 2 Kill ». Vous l’avez ? Levez le doigt s’il vous plait ! Et oui, Les sonorités de TURNSTILE sautent aux yeux particulièrement à ce moment du disque, mais le groove adopté un peu partout nous y ramène sans cesse.
Les barrières sont tout de mêmes franchies à plusieurs reprises, à l’image de « Not Yours » et ses riffs se rapprochant d’un Trash Metal aux guitares bien aiguisées. Bryanna ne supporte plus d’être catégorisée, avec son groupe de « female fronted band », et malheureusement, les choses ont du mal à avancer de ce côté, autant prendre l’opportunité d’hurler ses positions dans un micro.
« Concrete Cowboys » se termine sur « Youth », délivrée comme un hymne et une ode à la nouvelle génération. Buggin appuie sur le fait que le pouvoir est entre les mains de la jeunesse, que ce qu’on a traversé, et ce que nous allons continuer à traverser nous donne les bagages pour construire un avenir en accord avec nos convictions. Le message est passé avec un refrain bien pop, et une bonne base instrumentale punk-rock.
Cohérent, authentique et fédérateur, « Concrete Cowboys » est un vrai rayon de soleil qui pointe le bout de son nez juste avant l’été. Ce premier album est complétement réussi et pose des bases très solides.
Je suis déjà excité quand j’imagine la suite.
Je conclus en vous rappelant que BUGGIN fera sa première tournée Européenne, qui débutera à Manchester, aux côtés d’un autre groupe qu’on vous recommande : SPACED.
Deux dates en France sont prévues, dont une énorme à Paris le 2 juillet avec le dernier groupe cité, One Step Closer, Spy et Combust, au Glazart, le tout organisé par Arak Asso et Eiffel Assault Shows.
— Arno