« Hello Exile » // THE MENZINGERS
Quand on parle de Scranton (PA), on pense toujours à cette petite série sur une entreprise de papier. Mais Scranton a encore plus à apporter. Depuis plus de 10 ans, THE MENZINGERS fait partie du paysage et continue son chemin.
Alors oui, j’avoue putain de merde. J’avoue que je suis toujours amoureux de leur premier album « A Lesson In the Abuse of Information Technology ». Découvrir ce groupe par cet album est la chose qui m’unit à lui pour l’éternité. Et pour autant, j’ai manqué des albums… Comme quoi l’amour, c’est fragile. Mais comme toute chose que l’on aime et que l’on ne cotoie plus pendant un certain temps, elle finit par nous manquer. Et quand j’ai vu MENZINGERS au loin, me regarder droit dans les yeux, je l’ai accueilli à nouveau à bras ouverts.
J’ai toute de suite sombré dans la nostalgie de leurs textes si proches de nos vies sincères avec ce putain de clip imageant le morceau Strangers Forever :
Ça tape tellement juste… Sans tomber dans la ringardise, les textes te rappellent à quel point, penser à un(e) ex tout en souhaitant ne pas le ou la croiser de nouveau, est une chose tout à fait normale.
J’ai tout de même eu une grosse appréhension. Cette même question qui revient sans cesse à l’annonce d’un album de MENZINGERS : « Est-ce que ce putain d’album va m’empoigner par le cœur et me traîner dans toute les rues de la ville avec ses mélodies dans mes oreilles ou va t’il simplement se contenter de me faire ressentir le même effet qu’un One Night Stand sans saveur ? ».
Aïe Aïe Aïe mon petit cœur s’est fait toucher au vif ! Je l’aime cet album ! Mais ça n’a pas été si facile… J’ai failli ne pas m’accrocher… Quel connard… Heureusement que chaque morceau laisse un voile envoûtant, une mélodie qui m’a griffée en profondeur. Je pourrais comprendre n’importe lequel d’entre vous me dire que « Hello Exile » est lent, qu’il est flagada, qu’il ne s’envole pas, qu’il sent l’automne, la feuille aux couleurs du feu qui quitte sa branche froide. Ouais je comprends. Haha mais c’est tout ce que j’aime chez lui ! Il me fait apprécier ce sale ciel gris de merde, le bruit de la pluie sur les fenêtres, ce whisky de trop dans un verre opaque… Il est tout simplement le reflet de ma routine d’automne et les choses simples font parfois du bien.
Et puis ce son de caisse claire sur certaines intros… Ces petits arrangements de guitares dosés à la perfection, cette basse qui n’en rajoute pas des caisse pour se faire voir… En gros c’est : « Sel, poivre et dégage avec ta sauce qui va ruiner mon plat. Je veux ressentir le vrais goût des aliments ». Le mot « justesse » prend tout son sens dans cet album. Et comme le rythme n’est pas effréné comme il a pu l’être par le passé, les lignes de chant et les paroles ont une place de choix.
On passe par le sentiment du manque quand ton crush se barre bosser ailleurs à cause du boulot, de cet ami du lycée avec qui tu t’es dégommé la poire en te demandant où sont passés tous ces moments de folie, de ton incapacité à arrêter de boire, seul, ou avec quelqu’un sur un trottoir… Et puis avec un final incroyable sur « Farewell Youth » et son ode à notre jeunesse qui nous manque tellement maintenant que tes conversations au taff tournent autour des dernières séries Netflix que tes collègues ont matés et de ce putain de plaid de merde qu’ils ont récupéré à la nocturne d’IKEA.
Ces mecs là viennent de délivrer et signer un album majeur dans notre paysage, reflétant tout simplement, avec des mots justes et des sons justes, des moments de vies singuliers et honnêtes. Les MENZINGERS sont connus pour apprécier la teuf, et cette dualité entre ces moments d’extase et de calme est parfaitement mise en lumière dans « Hello Exile ».