ONE STEP CLOSER – All You Embrace
De nombreux groupes de Hardcore ont fait évoluer leur musique ces dernières années. Généralement, leur identité musicale pleine de rage reste toujours ancrée dans leur sonorités, mais d’autres facettes s’expriment à travers leurs compositions au fil du temps.
Les EP sont souvent l’occasion d’amener ces changement en douceur, comme c’était par exemple le cas avec « Spring Songs » de Title Fight, avant un « Hyperview » qui avait divisé les fans. One Step Closer avait déjà annoncé aller de l’avant avec « Songs For The Willow » en janvier 2023. « All You Embrace » s’éloigne encore plus de « This Place Your Know », premier opus du groupe.
One Step Closer a toujours proposé une musique mélodique. De ce côté rien ne bouge vraiment. Les mélodies sont juste poussées à un autre niveau avec cet album, côté interprétation. « Color You » démontre d’entrée de jeu la progression des membres du groupe à travers une palette de sonorités plus large qu’à son habitude.
« Leap Years » qui suit juste derrière, étonne grâce à son potentiel hors du commun.
On y trouve la polyvalence très intéressante du chant de Ryan Savitski, mais aussi l’efficacité de tous les musiciens, qui arrivent à intérpréter avec cohérence une composition très inspirée et réussie, mais aussi de grosses vibes bien 90′.
Il y a carrément un potentiel radio dans beaucoup de morceaux présent sur « All You Embrace ». C’est le cas du dernier morceau cité, mais aussi et surtout de « The gate », qu’on aurait jamais pensé pouvoir faire parti du répertoire du groupe en 2021, à l’époque du premier album. Avec son riff à la title fight proposé en intro, One Step Closer joue ici un emo classieux, avec un refrain digne des plus grands du genre.
Impossible également de ne pas entendre Koyo dans cet album, excellent groupe originaire de New York, qui a aussi retourné des cerveaux avec « Would You Miss It? », sorti l’année dernière chez Pure Noise Records.
Le fait que le nom du groupe, « One Step Closer », porte le même nom qu’une chanson de Linkin Park n’est surement pas un hasard. Plusieurs passages me ramènent insctinctivement à ce célèbre groupe, notamment grâce à ce côté rock alternatif adopté dans cet album à la perfection. La production impeccable met aussi la qualité des compositions à l’honneur. « Topanga » est justement parfaite pour se rendre compte de la polyvalence de Jon Markson, qui s’est occupé d’enregistrer cet album, mais aussi de la valeur du travail qu’il a effectué ici aux côtés de One Step Closer. Dans ce morceau, l’agressivité, la sensibilité et le sens de la mélodie se côtoie de la plus belle des manières.
« Giant’s Despear » est pour moi le highlight logique de cet album. Le côté hardcore du groupe, qui pourtant fait partie de son identité, est pourtant presque inexistant dans ce morceau. Pourtant, les 4 potes originaires de Wilkes-barre en pennsylvanie prouvent ici qu’ils ont une assurance et une maitrise étonnante.
Rassurez vous, si vous n’êtes pas des fans inconditionnels de ces côtés pop punk/emo/rock alternatif, les côtés plus énervés sont toujours présents comme dans « Blur My Memory » et « Slow To Let Go ». Mais cette hargne sera toujours bien plus accompagnée d’autres styles qui élargiront le public qu’à l’époque du premier album. Pour celles et ceux que ça ne dérange pas, la dernière piste, « So far From Me » vous réjouira en vous amenant du côté de BASEMENT.
Je suis en train de me demander si on a pas ici un futur classique du catalogue Run For Cover Records, qu’on ressortira à de nombreuses occasions dans quelques années, aux côtés de « Colourmeinkindness », « Youth », et l’album éponyme de Tigers Jaw.
Run For Cover Records, 2024
— Arno